Nous pensons que l’homme est adapté à la vie collective, nous sommes des animaux sociaux et le contact, l’appartenance et l’estime sont des besoins essentiels de l’humain selon la psychologie moderne. Villes et villages sont tous des espaces de vivre-ensemble. Bel Air n’est rien de moins qu’un petit village où l’authenticité, la bienveillance, l’entraide, le partage et l’amour inconditionnel sont à la fois des réalités et des guides.
Nous mettons un point d’honneur sur la connaissance de soi. Un collectif est un assemblage d’individus, si les individus sont heureux et épanouis, il nourrissent un collectif heureux et épanoui qui les nourris en retour tel une spirale vertueuse. Il nous parait essentiel de trouver en nous-mêmes des ressources intérieures, d’apprendre à connaître nos mécanismes et à nous aimer sincèrement. Comment vivre en paix avec des personnes si on ne connaît pas ses propres besoins, ses valeurs ainsi que ses véritables envies ? Comment aimer inconditionnellement l’autre si on ne s’aime pas déjà soi-même ? Pour nous, tout part de nous même. Il nous semble donc essentiel de nous questionner sur nos actes, pensées et intentions afin de déceler leur nature, et de désamorcer nos conditionnements s’ils sont inadaptés = favorisant les rapport de domination. Loin de renier tout ce qui nous a été transmis par notre entourage et la société en général, nous souhaitons faire des choix les plus conscients et libres possibles. Un cadre ou l’on a le temps et l’espace de se poser, de respirer, de se questionner sur ce que nous voulons véritablement, et ce que nous tentons de faire vivre au village du Bel Air.
Nous souhaitons avoir un juste équilibre entre le collectif et l’individuel. Nous voyons l’éco-village comme un écosystème où chacun a sa place et peut pleinement s’épanouir. Des temps collectifs nous permettent de nourrir tous nos aspects sociaux.
Il nous parait cependant essentiel que le collectif place l’individu au cœur. Nous sommes conscients que nous sommes des êtres à part qui ont besoin d’intimité, de temps pour soi pour se retrouver, pour s’aligner. C’est pourquoi chacun a sa propre habitation, son espace, son propre cocon, qu’il peut, s’il le souhaite, partager avec d’autres personnes de l’éco-village (famille, amis…). On veille tous ensemble à ce que chacun puisse s’exprimer, être accueilli, soutenu dans ses phases de vie.
Nous sommes sensibilisés à la « communication non violente » (CNV) théorisée par Marshall Rosenberg. Décrit plus globalement comme un art de vivre, la CNV a pour intention de créer une qualité de relation avec soi-même et avec les autres, qui permette de satisfaire les besoins fondamentaux de chacun de manière harmonieuse et pacifique. Au delà de la CNV, dont on utilise les savoirs et outils, nous valorisons une communication authentique via l’écoute en cercle, qu’on appelle ici les « souples » sorte de soupe collective de partage, de nos émotions de notre énergie, qui nous permet de maintenir une compréhension mutuelle, de la souplesse et l’organicité dans nos interactions.
Il nous parait important pour notre équilibre et notre épanouissement ici au Bel Air, d’évoluer avec des personnes qui sont pleinement responsables de leurs émotions et de leurs besoins, ouverts à l’écoute, à même de se dévoiler, de s’autoriser à être ce qu’il sont sincèrement. Afin d’ancrer cette communication authentique au sein de l’éco-village, nous nous aidons d’outils de communication, de contemplation intérieure et de temps afin que chacun puisse s’exprimer librement : Méditation, carte des émotions, liste des besoins, réunions, temps de partage informels ou dédiés, médiation, etc. Mais il n’y a pas que les outils, effectivement, un environnement naturel, beau et offrant le calme et la tranquillité nous parait tout autant essentiel à ce travail inter-individuel permanent.
Nous souhaitons que chaque personne soit pleinement considérée peu importe son âge, son sexe, etc. Nous pensons que chacun est ce qu’il est et fait au mieux avec ce qu’il est. Partant de ce postulat, il nous semble important que chacun respecte le vécu et l’émotion de l’autre, sans lui imposer sa vision du monde quelque soit son lien avec lui (conjoint, parent, ami, etc.). Ainsi nous nous aidons mutuellement à déceler et désamorcer tout rapport de domination quel qu’il soit pour embrasser la coopération à ses niveaux les plus fins.
Ne voyants aucun sens dans un modèle de gouvernance pyramidale, nous privilégions les prises de décisions dites en cercle, avec notre propre système de gouvernance partagée que nous appelons gouvernance organique, et qui nous parait plus adapté à la vie en collectivité, favorisant le principe de décision par consentement = Que toute décision importante soit un grand OUI pour chacun.
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